Recherche expérimentation

Toutes nos actions s'inscrivent dans des allers-retours entre la pensée et le faire. Les axes de recherche-expérimentation développés par CARTON PLEIN émergent du quotidien, du local, de l’histoire du lieu et des sujets qui animent son équipe :

+ Comment favoriser l'implication citoyenne dans la conception de l’espace public ?
+ Comment l’espace public peut-il devenir support d’expression de la diversité culturelle ?
+ Comment favoriser l’invention de nouvelles formes de jeu en ville ?
+ Comment renouveler les formes de graphisme de rue ?
+ Comment améliorer les relations chiens/hommes dans l’espace public ?

Ces questions seront traitées au fil des opportunités financières et des rencontres. Elles sont la trame de fond de l’année mais peuvent s’enrichir, muter. Ils se déploient à travers des projets menés par l’équipe de CARTON PLEIN mais aussi de nombreux partenaires de jeux invités, regards exogènes, qui par leurs démarches et leurs compétences spécifiques, enrichissent et nourrissent les projets. D’autres questionnements peuvent aussi apparaitre au fil du temps.

L'atelier de recherche

Mené par Pauline scherer, cet atelier amène l'équipe (à géométrie variable) de CARTON PLEIN à nous interroger sur notre pratique. Pauline travaille avec Pascale Nicolas Le Strat sur les Fabriques de sociologie, séminaire à géographie variable : à l'échelle locale de Montpellier et au niveau national avec la MSH de Paris nord.
Cet atelier (qui tend à perdurer dans le temps) est en soi une expérimentation qui va tenter de créer un espace de recherche pour développer nos facultés, nos capacités à agir et à penser, produire des connaissances, enrichir et faire évoluer nos pratiques collectives.
Nous avons commencé par travailler sur l'histoire collective sur la construction de l’« action collective » de l’association Carton Plein (visions, enjeux, valeurs, structuration, perspectives...?). Ces ateliers croisent la recherche de Pauline qui fait suite à un mémoire sur la dimension politique des pratiques de co-création dans l’espace public.

"(...) les collectifs d'acteurs, parce qu'ils désirent précisément s'émanciper des routines, de la dimension normative de l'action ordinaire, ne sont pas seulement des réceptacles des savoirs théoriques mais produisent aussi, par leur réflexivité, une activité de recherche. Ce constat suppose bien évidemment de rompre avec les traditions académiques de la recherche suivant lesquelles la vérité s'incarnerait nécessairement dans les savoirs théoriques produits par des chercheurs professionnels. Il ne s'agit plus dès lors d'opposer les savoirs théoriques des chercheurs aux savoirs d'expérience et d'action des acteurs mais d'envisager autrement de stimulantes complémentarités en reconnaissant le caractère proprement créatif des mobilisations citoyennes et l'ensemble des pratiques de recherche qui les alimentent. Cela nous oblige à reconsidérer tant l'apport original des collectifs d'acteurs que les apports singuliers de la recherche académique dans une nouvelle répartition non pas des savoirs mais des contributions. Aussi, à travers ce forum, nous souhaitons pouvoir mettre en exergue la fonction de laboratoire des innovations sociales, c'est-à-dire l'imbrication de l'action et de la réflexion comme marque singulière de leur fabrique, stimulée par un désir d'expressivité et de créativité." Extrait de la présentation de La Fabrique du social.

L'édition à venir

Carton Plein est soutenu par le PUCA pour l'écriture d'un récit d'expérience de La Cartonnerie à paraitre en juin 2016 dans le cadre du programme "Hors Champ de la production urbaine". Nous avons eu l’opportunité de trouver à Saint-Étienne en 2010 un interstice au coeur de la ville en chantier propice à l’expérimentation. À travers nos tests et projets, nous avons questionné les transformations urbaines et les politiques publiques associées, en connivence avec de nombreux acteurs des institutions publiques qui cherchaient eux aussi de nouveaux instruments et cadres d’action. Nous avons créé une dynamique collaborative mettant en mouvement habitants, institutions, entreprises, associations, commerçants, chercheurs autour de l’espace public. Ce récit d’expérience recompose l’histoire de cette épopée.

Lorsque nous sommes allés frapper à la porte du PUCA, la rencontre avec François Ménard et Bertrand Vallet en charge du programme de recherche “Hors champ de la production urbaine” est apparue comme l’opportunité de construire un cadre formel pour engager un travail d’écriture collective. Leur soutien nous a permis une plongée dans l’analyse et l’écriture d’un récit d’expérience qui explore l’intensité des échanges autour et au sein de notre projet collaboratif. Même si cette expérimentation s’est développée de manière très ancrée à Saint-Étienne dans le contexte particulier d’une ville décroissante en recherche d’attractivité, elle devrait faire écho à d’autres situations. Elle vient saisir les enjeux de l’espace public contemporain dans sa double acception matérielle et immatérielle. Notre démarche s’est inspirée des rencontres et discussions nombreuses avec d’autres collectifs, penseurs et acteurs, avec lesquels nous avons été amenés à collaborer ou dont nous suivons les travaux via les réseaux virtuels ou réels. Ces liens nous incitent à penser que des transformations sont à l’oeuvre et se multiplient en France et à travers le monde, renouvelant les formes conventionnelles de l’urbanisme.