O.V.N.I - OFFICE DE VOYAGE NATURELLEMENT INTERNATIONAL

LES JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE - 20 ET 21 SEPTEMBRE 2014

Et si l’espace public devenait support de connaissance et de valorisation des mémoires des migrations ?

Carton Plein se greffe aux temps événementiels de la ville, ceci afin d’avoir un plus grand impact sur les habitants, capter de nouvelles énergies et mettre en synergie les forces vives. L’événement sensibilise les citoyens et les incite à prendre part à la démarche. Pour les Journées européennes du Patrimoine 2014, l’agence de voyage OVNI propose le tour “Sainté par ses boutiques” : visites des boutiques de la ville, informations patrimoniales et urbanistiques, stratégies commerciales de la Ville, rencontre avec les commerçants, projections saugrenues ou réalistes... La compréhension des dynamiques commerciales de la ville, l’attention portée au passé permet de se projeter dans l’avenir et sensibilise les passagers sur le déclin du commerce de proximité. Ces balades urbaines révèlent et activent les mémoires des migrations de Saint-Étienne. Ces traversées mettent en scène et valorisent la richesse culturelle de la ville et les trajectoires multiples de ses habitants.

Lors des Journées Européennes du Patrimoine (JEP) des parcours urbains sont proposés au public. Ils ont été pensés comme des performances qui remettent en jeu la recherche-action de CARTON PLEIN afin de la partager de manière créative et innovante.

« Pourquoi les boutiques ? Parce qu’elles représentent pour nous la diversité culturelle de la ville et nous parle de l’identité de la ville. Ensuite, parce que nous nous rendons compte qu’elles sont peu mises en valeur et rarement perçues comme patrimoine de la ville... Mais surtout parce qu’elles sont menacées, et qu’elles risquent à tout moment de disparaître, de muter. Pour finir, elles nous parlent des transformations de la ville, des grands enjeux d’urbanisme ! Elles en sont la peau, les capteurs sensibles...»

LE TEMPS DE LA RECHERCHE-ACTION : JANVIER À SEPTEMBRE 2014
Plusieurs outils ont été déployés par l’équipe CARTON PLEIN lors de cette phase de recherche-action.

LES MARCHES MENSUELLES, entre mai et septembre 2014.
Les quatre marches urbaines que nous avons réalisé ont permis de rassembler des acteurs multiples et variés, allant d’habitants à experts pour réfléchir conjointement à des problématiques spécifiques, nourrissant notre recherche-action.
Marche #1 (mai 2014) se concentrait sur les traces de la diversité culturelle dans l’espace public, sur un parcours prédéfini par l’équipe de travail, avec une liberté de déambulation possible.
Personnes ressources présentes : Cendrine Sanquer, Ville d’Art et d’Histoire.
Marche #2 (juin 2014) s’efforçait de se concentrer sur l’identité de la ville via les commerces. La marche a été jalonné de rencontres et discussions avec des commerçants.
Personnes ressources présentes : Pascale Pichon, sociologue et chercheuse au Centre Max Weber ;
Marche #3 (juillet 2014) permettait de partir en exploration de la rue Beaubrun par les rez-de-chaussée vacants. Réalisation de récits fictifs (expliqués ci-après) avec une vingtaine d’étudiants de l’université de Tacoma, États-Unis.
Marche #4 - (Septembre 2014) : invitait à se plonger dans la rue de la Ville avec des complices et le Collectif X (collectif d’acteurs issus de l’École de la Comédie de Saint-Étienne).

OVNI en marche !

Extraits d’informations venant ponctués le parcours :

“Vous savez que ce magasin vient de fermer ? En juillet dernier ! En fait c’est à cause du déménagement des beaux arts vers Carnot dans l’ancienne manufacture d’armes. Cela fait déjà 3 ans. Il a tenu coûte que coûte mais quand même la cité du design s’est mise à l’achat par internet ça c’est arrêté !”

“Si vous cherchez des épices un peu spéciales, tous les commerçants de la rue Émile Loubet vous enverront chez Gu?l Pinar, rue Georges Teissier. Mais arrêtez vous avant à la pâtisserie place Boivin. Gu?l Pinar, c’est le nom d’un village en Turquie et ça veut dire « source de rose » : Le village d’un immigré à Saint-Étienne qui a ouvert une épicerie turque de vente au détail rue Michel Rondet il y a vingt ans. Aujourd’hui son fils a élargi l’offre en vendant des produits grecs, libanais, syriens et un peu maghrébins.”

“Nous arrivons maintenant dans la Rue de la Ville. La rue de la ville est une rue emblématique à Saint-Etienne. Elle en a été la rue principale durant le moyen âge jusque dans les années 90. Elle abritait même l’hôtel de ville. La construction du plan Dalgabio a fait glissé le poumon commercial un peu plus bas dans ce qu’on appelle “la rue du tram”. Elle a toujours gardé un statut fastueux et les grands mères racontent encore leur souvenir de boutiques luxueuses qui mêlaient artisans, confection... On pouvait y trouver un magasin de robe de mariées, La pâtisserie des Anges, très réputée pour ses croissants au beurre, … Il y a encore une vingtaine d’années, beaucoup de visiteurs venaient à Saint-Etienne dans le seul but de faire du shopping dans cette rue ! On note aussi de nombreux témoignage d’artistes de l’école de la Comédie qui mentionnent la rue comme l’espace de convivialité hors les murs, le lieu de rencontre des étudiants d’art, d’architecture et du théâtre. Aujourd’hui les écoles ont déménagés, bientôt ce sera au tour de la Comédie (le centre dramatique sera déplacé par choix politique dans le quartier créatif en constitution en périphérie urbaine) La rue ne manque pas de commerçants sympathiques et de lieux a fréquenter, mais de nombreuses boutiques viennent de fermer, notamment à cause des raisons que vous nous avons déjà évoquées. La traversée laisse place au questionnement et au doute. Que va devenir la rue de la ville ? Quelle va être la prochaine étape de mutation ?”.

Cette première étape de restitution du projet a permis de créer un réel lien entre différents quartiers. Démarrant à Place du Peuple, pour se poursuivre le long de l’artère centrale commerciale (Grand Rue) pour bifurquer dans des ruelles abandonnées et exiguës du quartier Beaubrun, pour enfin cheminer jusqu’au quartier Jacquard, le but était de rendre compte de la continuité urbanistique, de l’enchevêtrement de rez-de-chaussée vacants qui se succèdent, enjambant les quartiers uns à uns. L’objectif étant de faire voyager le passager entre des ambiances variées, dans une logique de progression, de découverte du territoire via cet oeil nouveau qu’O.V.N.I proposait.
Ce parcours a été pensé de manière à amorcer les prochaines phases du projet puisqu’après le B.E.A.U (Bureau Éphémère d’Activation Urbaine) à Jacquard, le projet se poursuit et se répand dans le quartier Beaubrun...