Opération girouette

L’Opération Girouette est née de l’envie de la nouvelle direction artistique d’interroger les géographies du festival d’Aurillac et les interactions entre l’événement et son territoire d’inscription.

Ce compagnonnage de 4 ans a permis d’aboutir à une nouvelle cartographie pour les festivaliers et d’amorcer la création d’une scénographie qui ouvre le festival sur le territoire. Au delà ce sont des temps d’échange, d’observation, de prise de recul qui ont permis de construire un jeu de cartes à jouer du futur pour le festival, pour donner des pistes de mutations qui se poursuivent sans nous.

Comment repenser la géographie du festival d’Aurillac après 37 ans d’existence dans les rues et ruelles, les parcs et places, les avenues d’Aurillac ? Trouver de nouvelles circulations ? De nouveaux points d’ancrage et d’information pour un public toujours plus nombreux ?

Avec des complices embarquées pour l’aventure, Atelier Bivouac (paysagistes), La Capitainerie (architectes) et Adrien Zammit (graphiste), nous prenons le pouls du déjà-là : comprendre les fonctionnements de la ville qui accueille, mais qui se transforme aussi dans le quotidien des habitant·es et de la vie de la cité; comprendre également la vie éphémère du festival qui invite des formes de spectacle d’échelles différentes (chapiteau, déambulation, etc.) et reçoit plus de 100 000 festivaliers sur 2 jours.

Avec enthousiasme et témérité nous nous sommes appuyés sur les ressources existantes et le savoir-faire de toute l’équipe d’Éclat, pour propotyper des éléments de signalétique, repenser la cartographie d’accueil mais surtout faire émerger milles idées transformées en ‘‘Cartes à jouer des possibles’’. Parmi ces cartes, la brigade mobile : une équipe multifonction et pleine de bonne humeur, pouvant être appelée sur des situations complexes et inextricables, et qui risque un jour de ressortir des cartons !

Nous cherchons avec l’équipe du festival à réconcilier l’évènement – la marée haute – à la ville calme de la marée basse en inventant des systèmes de collecte, des rencontres, des événements qui permettent de redécouvrir le territoire et de vivre des expériences insolites quotidiennes ou extraordinaires. Une première cartographie sensible de la ville permet de redonner à voir Aurillac autrement, invitant les spectateur·rices et les habitant·es à bousculer leurs repères. Des balises sont imaginées à travers la ville pour désorienter les spectateur·rices et leur donner à entendre les échos de nos collectes.
Notre résidence longue (sur 4 années) est jalonnée d’outils étapes qui rythment le processus.

Les immersions situées
Des résidences ancrées sur des quartiers qui mettent en valeur les pépites du territoire : architectures, lieux atypiques, histoires locales… Nous allons à la pêche aux curiosités locales.

Les jeunes hôtes
À partir d’un groupe de collégiens ou de lycéens, nous redécouvrons la ville. Quels sont leurs tours et leurs détours ? Sont ils les mêmes que ceux que réalisaient leurs aînés ? Quelles sont leurs cachettes, leurs hauts lieux et leurs lignes de désir ? Cet atelier prend corps lors de temps d’arpentages collectifs, d’enquêtes individuelles qui invitent chacun des jeunes à réinterroger ses pratiques et son rapport à la ville, et à les placer en tant qu’hôtes…


Les échappées hors cadre
Pour découvrir la ville, rien de tel que s’en échapper… Nous proposons quelques virées qui permettent d’ouvrir vers le grand paysage, d’imaginer des possibles ouvertures vers la nature environnante… En se connectant aux guides, offres touristiques mais aussi aux agriculteurs premiers façonneurs du paysage… Avec nos complices paysagistes ces échappées viendront prélever des ressources naturelles pour venir réapprovisionner la ville, dans des va et vient essentiels au développement local.

Les portraits flashs
La diversité de publics au festival est remarquable : les looks, les âges, les sexes, les types de festivaliers… Autant de figures que de personnes rencontrées. Nous avons commencé en 2019 un travail de collecte et de rencontre pour mettre en valeur cette diversité et parler de ce festival incroyable et unique…

Le festival d’aurillac aux milles bras
À marée basse, nous prenons conscience de l’ampleur et de la complexité de l’organisation. Elle implique de nombreuses personnes centrales et périphériques mais néanmoins essentielles. C’est à travers leurs regards, leurs gestes, leurs arts de faire (De Certeau) que nous comprenons mieux le dispositif complexe qu’est cet événement. A marée basse c’est à partir de parcours commentés qui nous amènent à découvrir certains acteurs en prise avec les lieux du festival. Pendant le festival ce n’est plus le moment de prendre le temps précieux des acteurs à l’œuvre. Nous allons donc les rencontrer sur place, à leurs postes, pour vivre leur vie quelques instants… Rendre visible, lisible, de valoriser le travail de fourmi, très professionnel et en même temps très organique et souple de cette organisation rodée mais en constant renouvellement.

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